Des portions au choix
Le temps du repas est un moment de partage, de convivialité et d’ouverture des papilles autant que des esprits. Les convives choisissent la portion qui leur convient : petite ou grande, en fonction de leur appétit. Le plat principal est servi par le personnel à la demande de l’enfant, les fruits sont coupés en quartiers. Bien entendu, il ne s’agit pas de s’affranchir des recommandations nutritionnelles en vigueur (consignées dans le guide du GEMRCN), mais de ne pas jeter non plus à la poubelle ce qui a été payé et produit en amont. Pour l’ensemble des plats, l’enfant peut se resservir au besoin. Cela favorise l’apprentissage de l’autonomie alimentaire, avec l’aide des animateurs qui encadrent la pause déjeuner.
Le personnel encadrant, composé des équipes du service animation, joue le rôle d’une courroie de transmission des bonnes valeurs. Chaque animateur est chargé de vérifier si tout se déroule bien, c’est-à-dire si les enfants consomment régulièrement les plats qui leur sont proposés, en les invitant à ne pas rechigner certaines denrées. C’est la traduction pratique des objectifs du Plan national nutrition santé (PNNS) dont les convives découvrent l’intérêt par et pour eux-mêmes. « Il y a deux aspects à prendre en compte, explique Isabelle Poretti, responsable du service animation. D’une part laisser et prendre le temps de manger, d’autre part sensibiliser au gaspillage alimentaire. Pour cela, on discute avec les enfants, on leur explique par exemple que la sous-nutrition est encore un problème dans certains pays, que le bio est bon pour la planète ou que manger à sa faim et de manière équilibrée est un droit fondamental. »
Service à table ou en self
Les enfants scolarisés en maternelle sont servis directement à table. Citoyens en devenir, ils demandent une attention particulière. Le temps du repas est pour eux un moyen de conquérir une autonomie gestuelle, de découvrir la diversité des aliments, des goûts et des saveurs. Les animateurs leur proposent de jouer sur les couleurs, l’association des aliments, en privilégiant une approche conviviale et ludique. Les classes de primaire ont également droit, à tour de rôle, à un repas à table dans des salles à l’écart du réfectoire, mais généralement le principe du self-service a été retenu. Ils découvrent ainsi en quoi ils sont capables de développer leur propre autonomie. Accueillis par le personnel de cuisine et un animateur, ils ont droit à des explications sur la composition des plats et sur l’intérêt de varier leur alimentation. Un lien fort se noue alors entre les personnels et les jeunes convives : le contraire d’un accueil anonyme où les relations se limitent à des réflexes mécaniques comme on le constate malheureusement encore dans le paysage global de la restauration collective.