Le co-développement a toujours été un axe fort de la politique extérieure de Mouans-Sartoux. La Ville consacre en effet 1% des recettes de la régie de l’eau à l’accompagnement de projets pilotés par des associations locales dans des pays qui n’ont pas la chance d’accéder au même niveau d’équipement que la France.
Chaque année, Antoine Dzamah, président de Sichem, une organisation paysanne située dans le canton de Djagblé à 25 km de la capitale Lomé, est invité à Mouans-Sartoux dans le cadre d’un partenariat avec l’association locale Méditerranée Afrique Solidarité. Création d’un puits, d’une école, puis d’un bibliobus… Et cette année, un nouveau projet a germé au Togo, inspiré par l’expérience des cantines bio et de la régie agricole de Haute-Combe. Antoine Dzamah a visité les différents lieux de production alimentaire et est reparti avec l’idée de dupliquer un modèle adapté au profit des établissements scolaires du canton, dont un lycée. Au sein d’une bibliothèque créée en 2015, une cafeteria vient de voir le jour, qui permet à quelques dizaines d’élèves de profiter quotidiennement de repas à base de produits bio cultivés à la ferme de Sichem.
L’éducation à l’alimentation est au cœur du projet, dans ce pays où la malnutrition est encore sévère : un tiers de la population est sous-alimentée et 97% des enfants togolais ne bénéficient pas d’une alimentation répondant aux critères nutritionnels adéquats. Agir sur les leviers de la production agricole et de l’alimentation est donc un chantier porteur, d’autant que l’agriculture locale est loin d’être bio en plus d’être principalement tournée vers l’exportation. Quant aux habitants, ils consomment beaucoup de produits chinois, réputés moins chers mais peu garantis en terme de qualité… Pour Antoine Dzamah, l’objectif du projet Sichem est triple : « Il s’agit de développer sur la ferme une production bio qui rencontre les besoins en denrées alimentaires de l’espace loisirs de la bibliothèque, d’offrir aux jeunes une alimentation saine, équilibrée et appropriée, enfin de promouvoir l’art culinaire local ». Le Togo s’approprie ainsi le modèle de Mouans-Sartoux, en trouvant les moyens de l’adapter à son propre environnement.